Mon voyage en Thaïlande, une expérience inoubliable que je partage avec vous
Ce voyage que j’attendais depuis un moment a été une expérience enrichissante et nourrissante, non seulement au niveau de ma pratique de massage, mais aussi pour ce qui concerne la culture thaïe et les liens que j’ai pu tisser avec des personnes très ouvertes et disponibles.
Mon parcours dans le massage thaï
Concernant le massage j’ai rencontré 4 enseignants/es différents/es. Chacun a sa propre méthode et est incroyablement génial.
Ajhan Suwat, docteur en médecine traditionnelle thaïe
Ajhan Suwat est fondateur de l’école Thara Massage à ChiangMai. Il est docteur en médecine traditionnelle thaïe (le massage nuad boran fait partie des médecines traditionnelles). Il a décidé de vouer sa vie et sa pratique au massage et a l’enseignement du massage. J’ai passé avec lui mes premiers 10 jours de voyage en prenant chaque jour des cours particuliers. Ses séances sont très intenses au niveau des pressions et des techniques. Il a une parfaite connaissance des muscles et des circuits nerveux, ce qui lui permet de comprendre les connexions et les origines des douleurs tendino-musculaires. Au délà des techniques pures du massage, il a aussi une approche de chiropracteur.
Un traitement pour l’ostéoporose
Avec lui j’ai approfondi mes connaissances sur différents types de tendinites, comme par exemple : épaule gelée ; tendinite du golfeur ; douleurs aux poignets ; entorse des chevilles ; douleur au talon ; tension au carré des lombes ; douleurs du genou … Il m’a d’autre part enseigné un traitement pour l’ostéoporose qui il lui a été transmis par un moine. J’ai hâte de mettre en pratique cette façon de travailler en l’adaptant à mes spécialités. Je peux maintenant vous aider dans le traitement de l’ostéoporose, donc si vous avez cette problématique n’hésitez pas à me le partager.
Ajhan Sinchai, le maître aveugle de 80 ans
Il y a encore 10 ans, Ajhan Sinchai travaillait de 8h du matin jusqu’à 20h le soir, en faisant aussi 2 h de cours du soir pour enseigner sa méthode de travail. Depuis il a un peu ralenti sont rythme mais il continue à donner des cours du soir chez lui à ChiangMai, et à masser ceux qui en ont besoin. Il a une approche assez différente avec un toucher lent et doux mais qui reste aussi profond. Son secret est une écoute attentive avec un toucher doux et progressif. Ses mains ont la douceur du velours ! Il est encore appelé par les hôpitaux pour des cas de troubles musculaires.
J’ai suivi ses cours du soir pendant une semaine et j’ai eu la chance d’étudier aussi en cours particulier avec lui. Cela lui a permis de sortir de ses cours classiques, pour me montrer aussi en plus de son approche globale quelques protocoles de traitement.
Il a un secret pour améliorer les courbures lombaires excessives, technique qu’il a appliquée sur moi. Ce traitement a complètement redressé mon excès de courbure lombaire en seulement quinze minutes de travail abdominal ! Je serai ravie d’aider des personnes qui souffrent d’une trop importante courbure lombaire et qui ont besoin de ce travail.
Mae Kyo, la Mère Verte
J’ai pu la rencontrer car elle a été l’enseignante de mon enseignant français qui m’a introduit à elle. Gratitude ! Une lumière de paix est tout le temps sur le visage magnifique de cette femme de 70 ans qui est une légende jusqu’à Bangkok. Elle vit dans la campagne du Nord de la Thaïlande. Elle est aimée et respectée comme une Sainte parmi les thaïs. Depuis cette année elle a décidé de ne plus recevoir des personnes en traitement mais elle m’a accordé le privilège de m’enseigner sa méthode. Elle fait une séquence très courte, identique pour tout le monde et cela marche pour de nombreux troubles musculaires ! Sa séance a l’air pour moi très simple car il s’agit des techniques que j’ai déjà vues, mais où se cache le secret ? Elle utilise la technique de Jap-sen-paume (jap = attraper ; sen= la ligne musculaire), mais elle a compris que selon la zone de douleur il faut travailler un endroit plutôt qu’un autre. Elle compare les gestes de ses mains pendant qu’elle masse en s’inspirant des mouvements des mains des danseuses de lam thaï (la danse traditionnel thaïe). Je ne suis pas restée assez longtemps et souhaite continuer mon étude avec elle lors d’un prochain voyage. Elle ne parle pas du tout anglais donc la transmission s’est faite seulement par les gestes et le toucher. J’aurais voulu vous partager sa beauté et sa lumière, mais un profond respect m’a empêché de la prendre en photo.
Dans la seule photo que j’ai, Mae Kyo est la femme qui est de dos
Mae Kiang, la Mère Kiang
La femme du succès ! J’ai pu la rencontrer à la fin de mon séjour. Je suis arrivée chez elle le premier jour à 8h du matin, elle avait déjà commencé à travailler depuis 5h30 et à mon arrivée il y avait 12 personnes qui attendaient leur tour pour se faire masser. Son public est assez âgé. Elle est un volcan d’énergie, avec une immense gratitude pour sa pratique de massage qui lui a été transmise à Bangkok et qui lui a permis de changer sa vie et de subvenir à tout sa famille. Les gens arrivent d’un rayon de 200 km de distance pour être soulagés de leur souffrance. J’ai été à nouveau très étonnée par sa pratique car elle fait à tout le monde la même séquence. Je me suis donc posé la même question : quel est son secret ? Elle fait une séance de seulement 40 min, douloureuse mais très efficace. Cela lui permet d’enchaîner 15/20 personnes par jour sans être fatiguée. Elle m’a fait rester avec elle plusieurs jours pour m’apprendre sa technique de Tung Sen (tirer la ligne) dont la particularité est de tirer et de faire sauter les tendons. Pour elle toute affection commence par une mauvaise circulation sanguine. J’ai pu masser à ses côtés et j’ai eu l’honneur de masser sa maman souffrant de mal au dos. À la fin de mon séjour elle a fait un rituel de bénédiction pour me souhaiter bonne chance, que vous pouvez retrouver sur la vidéo. J’ai hâte de faire découvrir sa séance (pour les plus courageux/euses) !
Roman Vandevelde Léonardi
Un petit mot pour Roman Vandevelde Léonardi, mon enseignant français ! Si avant mon voyage en Thaïlande vous appréciez déjà mon travail de massage bien-être et de soulagement des tensions tendino-musculaires c’est grâce à lui. Il a une passion profonde pour la transmission du massage thaï et un lien profond avec cette culture. Fondateur de l’école Nuad Sen à Marseille il a comme mission la diffusion du massage thaï nuad boran (le massage traditionnel thaï). Toujours à la recherche de nouveaux/nouvelles praticiens/ennes en Thaïlande pour apprendre et amplifier sa transmission et sa pratique, mais aussi des médecins traditionnels.
Durant ce voyage en Thaïlande j’ai pu comprendre l’énorme travail qu’il a effectué pendant toutes ses années pour pouvoir transmettre et préserver l’essence de cette discipline tout en adaptant le massage thaï traditionnel à l’environnement occidental. Il a pu faire le lien entre orient et occident. Je le remercie aussi car lors ce voyage il m’a adressée vers les différents praticiens, en sachant que m’ont intérêt profond est d’aider les personnes à trouver un soulagement à leurs douleurs.
Mes rencontres
Durant ce voyage en Thaïlande, j’ai fait de magnifiques rencontres, que ce soit autour de la médecine traditionnelle ou autour de la culture thaïlandaise en général. Je partage avec vous quelques-unes de ces rencontres extraordinaires.
La rencontre avec une herboriste de la tribu Kalyan
Un jour en allant vers le parc archéologique de Sukhothai dans un transport pickup « deux banc », j’ai rencontré une dame sur la cinquantaine qui se plaignait de douleurs aux trapèzes. Je commence à la masser en utilisant l’enseignement de Mae Kyo, et je réussis à la soulager. Pleine de gratitude, la dame propose de me payer mais je refuse. Elle m’offre alors une amulette avec l’image du Bouddha Kaccayana (le Bouddha de l’abondance), et elle me dit qu’elle va prier pour moi à Bangkok (où elle était en train d’aller). C’est quelque chose de bien de plus précieux que l’argent qu’elle aurait pu me donner !
Après 4 jours sur la route de retour vers le village à la campagne où je logeais, une jeune femme de 23 ans, curieuse de voir que deux étrangers étaient en train d’aller vers son village natal, commence à nous parler. Mon ami, qui heureusement parle un peu thai, lui montre son intérêt pour la médecine traditionnelle en lui disant qu’il était à la recherche d’un médecin. Elle nous dit qu’elle sa grand-mère est une herboriste de 80 ans de la tribu kalyan.
Une fois arrivés au village, elle nous propose de l’attendre à l’arrêt car elle allait demander à sa mère si elle pouvait nous amener chez sa grand-mère. Nous attendons 40 minutes et fatigués du voyage nous étions en train de partir pour rejoindre notre logement.
Soudain nous voyons arriver la jeune fille sur la moto avec sa maman, Mae Khaow, la femme que j’avais massé 4 jours dans le « deux bancs » !
Elle arrive en m’offrant une magnifique tenue kalyan tissée par elle-même. Surpris et heureux de retrouver cette dame nous partons tous ensemble vers la grand-mère, Mae Sii. Cette dernière nous accueille chaleureusement et nous montre les essences des arbres qu’elle utilise pour faire des tisanes contre les douleurs du corps. Les femmes entre elle parlent kalyan et notre traductrice est la jeune fille. Nous arrivons bien à nous comprendre, entre notre petit thai et son petit anglais. Les femmes de la famille me demandent de masser le grand-père, j’accepte avec plaisir et pour me remercier elles préparent un repas succulent et offrent à mon ami une tenue kalyan et un sac en tissu.
Avant de partir elles nous regardent et choisissent pour nous des prénoms kalyan. Pleins d’émotion et de gratitude nous rentrons chez nous !
Lam Thaï, la danse traditionnelle thaïe
Il est possible que peu d’entre vous connaissent mon intérêt pour la danse… Et oui, avant mon voyage j’avais exprimé le désir de prendre quelques cours de danse thaï pour plonger sur un autre aspect de la culture. En faisant des recherches sur internet je n’avais pas trouvé grand-chose de satisfaisant, et pendant mon séjour j’étais très concentrée sur l’étude du massage thaï traditionnel nuad boran.
Vers la fin de mon séjour, un jour j’étais dans un petit restaurant à la campagne où j’ai passé la plupart de mon voyage. Une femme thaïe nommée Pi Yaya, curieuse de voir deux étrangers dans la campagne thaïlandaise où il n’y a pas l’ombre de tourisme occidental, commence à nous parler pour savoir pourquoi nous étions là.
Nous mâchons quelques mots en thaï et à un moment donné je prends mon courage à deux mains et lui demande si dans le village il n’y a pas des enseignantes de danse thaïe. Elle nous propose un rdv le jour après à l’école du village. Nous rentrons dans l’école comme si c’était la chose la plus naturelle du monde et Mi Yaya nous présente à la directrice en lui expliquant mon désir d’apprendre quelques pas de danse thaïe. La directrice appelle Kru Kik, une jeune maitresse, avec laquelle nous convenons un rdv de 2 h pendant 2 jours à l’école pour m’apprendre la danse avec ses élèves. Ravie je demande combien coûte le cours. Kru Kik ne veut pas d’argent pour elle mais elle nous dit que le 13 janvier est la journée de l’étudiant et elle me conseille de faire des offrandes pour l’école et pour les étudiants. Heureuse je retourne en France avec quelques pas de Lam Thaï, une dance très gracieuse et douce.
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